D’abord la vérité et ensuite la réconciliation
Septembre est le mois où les enfants retournent à l’école. C’était aussi le temps où, pendant des années, des milliers d’enfants autochtones ont été arrachés à leur famille pour aller dans des pensionnats. Phyllis Webstad s’est souvenue de la nouvelle chemise orange que sa grand-mère lui avait offerte pour son premier jour au pensionnat de la Mission St-Joseph et qui lui a été arrachée ensuite pour ne jamais lui être rendue. À Williams Lake (Colombie-Britannique) en 2013, Phyllis a entendu l’honorable Murray Sinclair parler des atrocités perpétrées dans ces écoles et elle a décidé de raconter sa propre histoire. Une chemise orange représentant l’histoire, les larmes et la douleur profonde de petits enfants forcés d’abandonner leur culture, leur famille, leur foyer et leur enfance. Depuis 2013, nous avons reconnu la Journée du T-shirt orange pour nous le rappeler, et en tant que colons, nous sommes appelés à rendre des comptes.
Depuis un an, les tombes et les ossements minuscules des enfants des pensionnats continuent d’être déterrés. Les histoires horribles des enfants volés sont exposées ainsi que l’impact indiscutable de la colonisation. La vérité est révélée, avec des faits probants sur les histoires traumatisantes d’enfants arrachés à leur foyer pour « extraire l’Indien de l’enfant ».
Le 30 septembre 2021 a été déclaré Journée nationale pour la vérité et la réconciliation, Appel à l’action 80. Cette journée nous invite en tant que colons à considérer et à s’engager dans le travail qui nous incombe maintenant… parce que nous savons et ne pouvons plus nous soustraire à ces horribles vérités. C’est à notre tour de porter le poids de la responsabilité et de nous engager à agir…. même si et parce que c’est difficile et douloureux. Le traumatisme intergénérationnel se répercute de génération en génération. Et maintenant, le travail de connaissance et de réparation nous a été transmis par nos ancêtres colons, alors que nous nous engageons auprès des peuples, clans et communautés autochtones, des Premières nations et des Métis. Et nous devons écouter les histoires, rester avec les larmes, reconnaître les morts et les vies de ceux qui restent avec les souvenirs. Et puis nous devons nous engager avec empathie, en nous appuyant sur cette première Journée nationale de la vérité et de la réconciliation, en nous engageant à travailler pour le changement. Parce que c’est maintenant à nous de le faire. Et lorsque nous acceptons la vérité et la responsabilité, alors la réconciliation peut commencer.
Lynne Raskin – Michelle Hurtubise ( Executive Director and Board Chair